Depuis le début de ma grossesse, j'ai toujours eu dans l'idée de tenter d'allaiter mon bébé. Mais en prenant en compte l'expérience de mes amies déjà maman, je m'étais promis de ne pas m'acharner si ça ne nous convenait pas à Julia ou à moi. Pas question de trop souffrir, de tomber de fatigue ou d'affamer mon bébé.
Au dernier trimestre de ma grossesse j'ai donc assister à un cours de préparation avec ma sage femme sur le sujet. Elle m'a parlé de la technique, du matériel, de la conservation du lait et m'a donné une ordonnance pour de l'homéopathie, une tisane allaitement au fenouil (que j'ai pris aromatisée fruits rouges de la marque PICOT) et du Galactogil (un stimulant de la sécrétion lactée). J'ai donc glissé tout ça dans ma valise de maternité en plus de mes soutiens gorge allaitement, de coussinets d'allaitement et d'un baume anti crevasse. J'ai aussi pris mon coussin de grossesse/d'allaitement avec moi.
A la maternité, quelques minutes après la naissance de Julia, la sage femme m'a proposé de la mettre au sein. Mais Mlle en avait décidé autrement, elle plaçait parfaitement sa bouche mais ne tétait pas. Comme elle avait avalé pas mal de liquide (on a dû lui en aspirer), les sages femmes m'ont dit que son estomac en était sûrement déjà rempli et qu'elle n'avait pas la sensation de faim.
Nous avons réessayé une fois dans la chambre et cette fois ci, c'était la bonne. Comme ci elle avait fait ça toute sa vie.
J'ai alors commencé à alterner différentes positions à chaque tétée pour stimuler différentes parties du mamelon et éviter au maximum les crevasses. En plus, à la fin de chaque tétée j'appliquais ma crème Melectis anti crevasse (une crème curative que j'utilisais en préventif mais que je ne conseil finalement pas). En attendant ma montée de lait, je lui donnais les deux seins à chaque tétée et je prenais mon homéopathie en plus de mes 3 tisanes allaitement/jour dans lesquels j'ajoutais une cuillère à soupe de Galactogil.
La première nuit a été chaotique. À cause du changement d'environnement certainement mais aussi et surtout d'un besoin de succion très développé chez Julia. J'ai donc pris la décision de lui proposer la sucette malgré le risque de confusion dont m'avait parlé la sage femme. Au final elle n'a jamais confondu le sein et la sucette. Sans regret !!
Malgré la fatigue accumulée cette nuit là (qui suivait la nuit blanche de mon accouchement) j'ai eu ma montée de lait dès le lendemain. Elle a été assez douloureuse. Mes seins, au bord de l'explosion, avaient triplé de volume. J'ai donc arrêté les tisanes et autre et j'ai commencé à alterner et donner un seul sein par tétée. Comme beaucoup de bébé, Julia s'endormait au sein au bout de quelques minutes. J'avais donc trouvé la technique de la changer après de façon à la réveiller pour la remettre ensuite au sein quelques minutes de plus. Au final, à J+1 elle avait perdu 200grammes, a J+2 elle avait perdu 50grammes supplémentaires mais à J+3 , à la visite du pédiatre, elle en avait repris 150. De mon côté j'avais depuis la veille une petite douleur au sein gauche mais trop pressée de rentrer à la maison je n'en ai pas trop parlé. Nous avons donc eu le feu vert pour rentrer à la maison le 3eme jour, le Samedi midi.
Le retour à la maison c'est bien passé mais j'étais épuisée et la 1ère nuit, j'ai donné la dernière tétée en position allongé dans le lit et je me suis endormie. Nous avons donc passé la nuit dans cette position "libre service" pour Julia qui n'a évidemment pas pleuré de la nuit. J'ai donc pu récupéré un peu du retard de sommeil accumulé mais je l'ai très vite payé. Dans le matin, Julia a régurgité dès caillots de sang. J'ai appelé le 15. Verdict : bébé glouton qui a tellement tété qu'elle s'en ai abîmé l'oesophage.
Je culpabilisais et je souffrais moi aussi. Car c'est sur le sein gauche qui me faisait déjà souffrir qu'elle a tété toute la nuit si bien que le lendemain, la douleur devenait de moins en moins supportable. Je lui donnait en serrant le poing et les dents. Forcément elle le ressentait et prenait bien moins. Ducoup elle revenait plus vite à l'autre sein qui risquait lui aussi de s'abîmer. Dimanche oblige, ma maman a quand même contacté la pharmacie de garde et est allé me chercher un bout de sein en silicone et un nouveau baume anti crevasse qui avait fait des miracles pour elle à ma naissance, la Castor Equi. J'ai allaité quelques jours avec le bout de sein à gauche, qui diminuait considérablement ma douleur, et j'appliquais la crème après chaque tétée. Très vite elle a fait des miracles pour moi aussi et j'ai pu reprendre l'allaitement normalement.
Entre temps, la deuxième nuit de Julia à la maison a été très compliquée. Elle ne tétait pas plus de 5 minutes mais réclamait quasi tous les quarts d'heure. J'ai donc appelé la maternité et je suis resté un long moment au téléphone avec une sage femme qui m'a donné de précieux conseils. Il faut savoir que le lait en début de tétée est un lait sucré qui vise à appâter bébé, et qui laisse place au bout de quelques minutes au lait gras nourrissant. Quand les bébés tètent souvent et pas longtemps, ils ne prennent que le lait sucré qui a fermente dans leur ventre et leur donne des aigreurs, qui créent chez eux à nouveau un besoin de succion. Pour éviter ce cercle vicieux, elle m'a conseillé de la faire patienter par tous les moyens (sucette, massage, emmaillotage, bain,...) au minimum 1h30 entre chaque tétée. Nous nous y sommes tenue cette nuit là (le bain à 1heure du matin : 1ère et dernière fois!!!) et ça ne s'est jamais reproduit depuis.
Depuis le début j'utilise une application (journal de bord pour bébé - suivi d'allaitement) pour enregistrer les heures et les durée des tétées de Julia. Très vite, elle s'est réglé à 8 tétées par jour. Au bout de 15 jours, plus besoin de la changer entre 2, elle tétait en une seule fois et il y a des jours où 7 tétées lui ont suffit. Aujourd'hui, à 3 semaines passées, elle a dormi entre 6 et 7 heures d'affilé sans téter les 2 dernières nuits.
Le bilan à ce jour est donc très positif. J'adore ces moments rien qu'à nous. Je sais que je lui donne ce qu'il y a de meilleur et je vois que ça lui convient.
J'ai commencé à tirer mon lait aux 3 semaines de Julia et je pense lui proposer un biberon un jour sur deux à partir de ses 1 mois. Ca me permettra de pouvoir m'absenter plus longtemps ou dormir plus longtemps, ça permettre à son papa de participer un peu plus et ça permettra à Julia de se familiariser avec un biberon, même si je pense qu'elle devrait l'accepter comme elle l'a déjà fait avec la tétine et le bout de sein en silicone. Affaire à suivre..